Cette grande figure féminine en bronze patiné — éditée par la prestigieuse fonderie F. Barbedienne et portant le poinçon Collas de réduction mécanique — représente manifestement une femme à l’antique, très directement inspirée de la célèbre Diane de Gabies, statue attribuée à l’entourage de Praxitèle et conservée au Louvre depuis le XVIIIᵉ siècle.

Comme dans le modèle antique, la figure se tient dans une attitude de léger contrapposto, soulevant d’un geste retenu le pan de son chiton pour en ajuster les plis — geste typique de Diane s’apprêtant à nouer son manteau. Son modelé facial, d’une sérénité recueillie, frappe par son idéalisation praxitélienne, évitant tout pathos narratif pour incarner une divinité intemporelle, plus divine qu’humaine.

La virtuosité technique se révèle dans la polychromie de patines — chaude, mordorée, délicatement satinée — exaltant les contrastes entre drapés humides plaqués au corps et plis plus architecturés retombant en cascades. Les sandales finement ciselées achèvent de situer clairement la scène dans un idiome archéologique hellénisant, fidèle à l’esprit du goût néo-grec triomphant dans la sculpture française du Second Empire.

Le cachet « Réduction mécanique A. Collas » garantit une réduction fidèle d’un modèle célébré, et la hauteur de 86 cm la situe parmi les formats de prestige destinés aux grands intérieurs institutionnels ou aux collectionneurs érudits.

Cette sculpture incarne à la perfection le néoclassicisme réinventé du XIXᵉ siècle : une idéalisation disciplinée, une sensualité contenue, une science absolue du bronze. Une œuvre à la fois archéologique, poétique et muséale — emblématique du génie de Barbedienne au sommet de son art.