Tobie Gimbel1756/57 - 1829, Strasbourg« Les trois châteaux de Ribeauvillé »Encre et lavis Paysage d'Alsace 16,5x20,5cm
Tobie Gimbel "Les trois châteaux de Ribeauvillé" (détail)
Tobie Gimbel "Les trois châteaux de Ribeauvillé" (détail)
Tobie Gimbel "Les trois châteaux de Ribeauvillé" (détail)
Tobie Gimbel "Les trois châteaux de Ribeauvillé" (avec son cadre))
Littérature :
- - L’Alsace pittoresque - L’invention d’un paysage 1770-1870", collectif, Hazan et Musée Unterlinden, 2011.
Œuvre rare et exceptionnelle de par son caractère, Gimbel nous livre une vue remarquable sur l’ensemble des châteaux de Ribeauvillé, composée du Château de Saint-Ulrich à gauche, du Château du Girsberg à droite et du Château de Haut-Ribeaupierre sur le sommet de la montagne. Traité à l’encre et au lavis, ce petit dessin nous offre une vue imaginaire et interprétative des trois châteaux, car de son vivant, ils étaient déjà abandonnés et partiellement en ruine. Le dessin naïf n’enlève pourtant rien à son caractère historique, et nous donne même des indications géologiques tout à fait réalistes, comme par exemple les innombrables rochers qui composent le flan de cette montagne et rendent le site très attractif pour les randonneurs. Cela prouve a minima que l’artiste s’est documenté ou a voyagé a proximité pour réaliser ce dessin. Le château du Girsberg est particulièrement identifiable car posé sur un piton escarpé, propre à ce site. En ce qui concerne la composition des châteaux, elle se révèle imaginaire et ne correspond qu’approximativement aux fondations existantes. Mais le dessin est assez détaillé pour pourvoir le localiser.
L’œuvre relate le goût du voyage des contemporains de Gimbel. En effet, ces premières vedute, nous font penser aux lieux d’excursion insolite que recherche les hommes de ce temps et présagent déjà la période romantique à venir. La vue nous donne aussi à voir les piémonts des Vosges, bien plus dénudés qu’aujourd’hui. Les photographies les plus anciennes des Vosges sont de bons repères : elles nous informent que les piémonts étaient, il y a cent cinquante ans, déboisés. Cela ajoute en effet davantage de réalisme à cette vue.
Il n’y a qu’un pas pour aller consulter l’ouvrage "Antiquités de l’Alsace" d’Aimé de Golbéry et de Jean Geoffroy de Schweighaeuser, et continuer à explorer un autre temps et visiter des sites en quelques coups de page. Une œuvre qui nous fait voyager entre rêve et réalité, entre terre et ciel.
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